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« Il faut pouvoir aborder les maladies psychiatriques avec les enfants comme n’importe quel autre sujet », interview de Dominique de Saint Mars

Publié le 21 janvier 2022

Comment vous est venue l’idée de la bande-dessinée Max et Lili ?

Je souhaitais écrire une bande dessinée sur le rapport frère-soeur, qui permettrait aux enfants de pouvoir mettre les mots justes sur leurs émotions.

J’ai été pendant 16 ans journaliste au magazine Astrapi, où j’ai fait la connaissance de Pascale Gallimard et de Serge Bloch. C’est à ce moment que j’ai eu l’idée des Max et Lili.

Et en 1992, Christian et Pascale Gallimard créaient les Editions Calligram et m’ont apporté leur soutien. C’était le début d’une grande aventure au service de la prévention, pour les enfants… et les parents !

J’ai été moi-même confrontée à la maladie psychique dans ma famille.

Pouvez-vous nous en dire plus sur la psychiatrie et la santé mentale, thèmes souvent traités dans les Max et Lili ?

J’ai été moi-même confrontée à la maladie psychique dans ma famille. Mon frère Éric a été diagnostiqué schizophrène. Il a mis fin à ses jours.

J’en parle souvent, il est devenu déprimé après une enfance compliquée, il a été hospitalisé et ne souhaitait pas l’être à nouveau. C’était extrêmement dur, pour lui et pour notre famille.

Max et Lili, c’était pour moi un moyen de donner des clés de résilience aux enfants, afin qu’ils ne se sentent pas seuls, qu’ils soient bien dans leur tête.

Plus particulièrement, je souhaitais faire tomber la honte et les tabous autour des maladies psychiatriques : parler de la réalité de la maladie, trouver les mots justes pour l’expliquer… permettre de prendre de la distance, souvent en utilisant l’humour et le rire pour faire passer des messages complexes.

Je voulais en finir avec « la peur d’être fou ». D’ailleurs, les Max et Lili parlent souvent des neurosciences et donnent des clés scientifiques pour comprendre ces maladies.

il faut pouvoir aborder la difficulté des maladies psychiatriques avec les enfants comme n’importe quel autre sujet, afin de libérer la parole.

Selon vous, il est primordial de ne pas culpabiliser les parents…

Tout à fait… Il existe en effet une universalité des sentiments des parents, qui peuvent tous se reconnaître dans les parents des deux héros de la bande-dessinée.

Max et Lili donnent aux parents des clés pour aborder ces sujets dont ils n’osent pas parler habituellement avec leurs enfants. Certains de mes livres abordent des problématiques de santé mentale ou de psychiatrie, comme la dépression ou la schizophrénie (« la maman de Tom et Lola ne pas va bien », « Max et Lili trouvent leur cousin angoissé »).

Je pense qu’il faut pouvoir aborder la difficulté des maladies psychiatriques avec les enfants comme n’importe quel autre sujet, afin de libérer la parole.

Il est plus que nécessaire de soutenir la recherche en psychiatrie

Comment avez-vous connu la Fondation FondaMental ?

C’est le Dr Guillaume Fond qui m’a fait connaître la Fondation FondaMental il y a quelques années, à l’occasion d’un colloque.

J’ai été particulièrement marquée par la place qu’il donnait aux proches aidants dans son accompagnement thérapeutique, étant moi-même membre de l’Unafam.

J’ai également rencontré le Pr Marion Leboyer. Ces deux psychiatres m’ont touchée par leur vérité, en tant que personne et en tant que chercheur.

Je trouve qu’il est plus que nécessaire de soutenir la recherche en psychiatrie, afin de pouvoir donner le bon traitement aux bonnes personnes.

J’espère qu’un jour une simple prise de sang permettra de poser le bon diagnostic, le bon traitement… Un bon traitement peut tout changer, cela éviterait des années d’errance et de souffrance.

Il est également très important que les parents comprennent qu’il n’y a pas de honte à ce que l’enfant puisse consulter un psychologue si il ne va pas bien.

Vous revenez sur l’importance de la prévention chez les enfants et plus particulièrement sur le fait qu’il n’est jamais trop tôt pour prendre soin de leur santé mentale…

J’ai justement voulu faire de la prévention pour éviter que des problèmes de santé mentale ne deviennent plus graves parce que non identifiés et non pris en charge, et ne génèrent de véritables maladies psychiatriques. Il faut que chacun puisse être en mesure de parler de ses émotions, de sa santé mentale.

La résilience, par exemple, peut se travailler. Je trouve qu’il faudrait pouvoir systématiser la prévention en santé mentale à l’école, avec des ateliers autour des violences sexuelles, du harcèlement,…. Cela devrait être obligatoire, au même titre que l’est aujourd’hui, par exemple, le Brevet de sécurité routière. Il est également très important que les parents comprennent qu’il n’y a pas de honte à ce que l’enfant puisse consulter un psychologue si il ne va pas bien.

Retrouvez Le Blog de Dominique de Saint Mars

 

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