EPSYKOI, un outil de sensibilisation à la santé mentale pour les jeunes

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Vivre une vie accomplie avec un trouble psychique est-ce possible ? Comment reconnaître les signes avant-coureurs ? Cela peut-il nous arriver ? Que faire si l’on est concerné ? C’est à ces questions – parmi d’autres – que répond le premier web documentaire Epsykoi, conçu par l’association Solidarité Réhabilitation et Stakki Production à destination des jeunes. Epsykoi vise à déconstruire les idées reçues sur la psychiatrie, à sensibiliser et informer sur les signes précoces des principaux troubles psychiatriques afin de faciliter l’accès rapide aux soins. Ce projet a été réalisé avec le soutien de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Marseille, la Fondation FondaMental, la Fondation de France, Malakoff Médéric et l’AG2R la mondiale.

Un web documentaire pour lutter contre le retard d’accès aux soins

Perrine Curvale, Eléna Fassio et Violette Vanoye sont trois psychologues rattachées à des services de psychiatrie adulte de l’Assistance Publique - Hôpitaux de Marseille (AP-HM) et impliquées au sein de l’association Solidarité Réhabilitation.

Déplorant le retard dans l’accès aux soins de nombreux jeunes patients et l’absence de prise en charge médicale qui en découle, elles ont décidé d’agir en s’attaquant aux deux principaux obstacles : la méconnaissance des premiers symptômes et la stigmatisation des maladies mentales et de la psychiatrie.

En février 2015, nous revenions d’expériences passées à l’étranger et nous souhaitions changer les choses dans notre pays. Nous voulions parler de santé mentale, de prévention et de rétablissement. Nous voulions dire aux jeunes et à toute personne concernée que la souffrance mentale n’est pas une fatalité, pas une honte non plus, qu’elle est courante et qu’il existe des moyens d’aller mieux ! Perrine Curvake et Violette Vanoye

L’aventure du web documentaire Epsykoi était lancée !

Multimédias, interactif et permettant à la personne de naviguer selon ses domaines d’intérêt, ce support s’est rapidement imposé.

Pour le concevoir, elles ont créé un groupe de travail réunissant usagers en santé mentale, psychologues et professionnels de l’audiovisuel, afin de s’appuyer sur l’expertise et les besoins de chacun. Avec la complicité de Stakki Production, il en ressort un web documentaire structuré autour de 4 grandes familles de symptômes évoquant l’entrée dans la maladie mentale :
 
•    L’angoisse
•    La déprime
•    Les addictions
•    Le sentiment de persécution


Le ton est à la fois pédagogique, sensible et décalé. Chaque famille de symptôme s’appuie sur le portrait d’un jeunes vivant avec ces difficultés, le témoignage d’un proche, un film d’animation définissant les troubles, une courte fiction illustrant le thème et le regard d’un professionnel de santé insistant sur son métier et les moyens d’aider. Deux portraits de personnes vivant avec une maladie mentale ont été ajoutés.

Leur parole permet de montrer qu’on peut vivre bien, être heureux malgré les troubles psychiques, que l’expérience de la maladie ne fait pas d’eux des êtres différents. Perrine Curvale et Violette Vanoye

Pour le Pr Christophe Lançon, chef de service de psychiatrie au sein de l’AP-HM et président de l’association Solidarité Réhabilitation, « ce web documentaire est une première étape et nous souhaitons l’utiliser comme outil de sensibilisation lors d’intervention dans les lycées marseillais à la rentrée 2018. Si l’on veut améliorer les prises en charge, il nous faut faire la chasse aux caricatures et aux préjugés. Il n’y a pas « eux » et « nous ». Il est indispensable de promouvoir la santé mentale ainsi qu’un accès facilité à des prises en charge. »

Très impliquée dans les actions de promotion de la prévention en psychiatrie, la Fondation FondaMental a souhaité apporter son soutien à ce projet.

Pour le Pr Marion Leboyer, directrice de la Fondation FondaMental, « la sensibilisation des jeunes est un enjeu de premier ordre pour offrir à tous ceux qui en ont besoin une prise en charge précoce et adaptée. Nous nous battons au quotidien pour déjouer les idées reçues et lutter contre l’absence de prise en charge de trop nombreux malades. L’association Solidarité Réhabilitation a réalisé un outil formidable, d’une grande qualité, inventif, qui redonne confiance et espoir. C’est essentiel de rappeler et démontrer que, aujourd’hui, il est possible de vivre une vie accomplie avec une maladie mentale dès lors qu’elle est diagnostiquée et prise en charge à temps. »

Les jeunes, une population à risque : lutter contre la perte de chance

Les troubles psychiatriques touchent, chaque année, une personne sur cinq selon l’Organisation mondiale de la santé. Les jeunes représentent une population particulièrement à risque car l’entrée dans la maladie se situe entre l’âge de 15 et 25 ans dans la plupart des troubles psychiatriques.

Aujourd’hui, le constat reste alarmant et on observe un retard accablant entre la déclaration de la maladie et la mise en place d’une prise en charge médicale adaptée : évalué à deux ans dans le cas des schizophrénies, ce délai s’allonge à près de dix ans dans le cas des troubles bipolaires.

La situation est d’autant plus critique que de nombreux travaux de recherche récents ont démontré qu’un diagnostic précoce et une prise en charge adaptée sont associés à une meilleure réponse au traitement, ainsi qu’à des taux accrus de rémission et de réinsertion sociale à long terme.

Le retard dans l’accès aux soins et aux prises en charge occasionne donc une véritable perte de chance pour les personnes concernées. Un trouble non-traité présente un risque accru de devenir sévère et résistant et, sans prise en charge adaptée, dans plus de 10% des cas, les jeunes atteints d’une maladie mentale se suicident.

La méconnaissance et la stigmatisation forte qui entourent ces maladies sont les obstacles les plus redou-tables à un accès aux soins précoces. En effet, les signes avant-coureurs des troubles psychiatriques, appelés prodromes, passent souvent inaperçus et les jeunes comme leurs proches ont tendance à banaliser ou négliger les premiers signes. Enfin, la peur qu’inspirent la psychiatrie et les maladies psychiatriques alimente le déni des premiers troubles.

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