
«Le lithium limite la diminution de substance grise chez les personnes souffrant de troubles bipolaires.»
Franz Hozier, psychiatre, praticien hospitalier, AP-HP, hôpital Corentin-Celton, Issy-les-Moulineaux.
Le mécanisme d’action du lithium, traitement de référence du trouble bipolaire depuis 75 ans, reste relativement peu connu. La communauté scientifique suspecte que des effets protecteurs du lithium sur le cerveau pourraient être à la source de ses effets thérapeutiques. Une étude réunissant les centres experts FondaMental bipolaires de Créteil, Paris et Grenoble, ainsi que d’autres chercheurs français (NeuroSpin CEA Saclay) et étrangers a collecté l’une des plus grandes bases de données visant à analyser l’impact du lithium sur l’anatomie du cerveau. Les chercheurs ont ainsi pu étudier les IRM de 271 patients souffrant de troubles bipolaires de type 1 et 316 sujets contrôles.
Résultat ? Les patients traités par lithium présentent un volume de substance grise cérébrale plus important que les autres, notamment au sein des régions clés pour la régulation émotionnelle comme le cortex frontal ou cingulaire. De quoi ouvrir la voie à une meilleure compréhension du mode d’action du lithium et ses effets protecteurs sur le cerveau.