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Les troubles bipolaires sont des maladies difficiles à détecter et les erreurs de diagnostic sont fréquentes: on les confond avec la dépression, les troubles anxieux, les addictions ou encore les troubles de la personnalité.
Plusieurs raisons à cela:
Enfin, la survenue des troubles bipolaires à l'adolescence, à un âge où les variations de l'humeur sont perçues comme normales, explique le retard de l'accès aux soins.
Annie Labbé, atteinte de troubles bipolaires et présidente de l'association Argos 2001, rappelle: "Le retard de diagnostic et l’absence de prévention sont la règle et conduisent à des prises en charge inadaptées qui font courir un grave danger aux malades. Cela est surtout vrai dans le cadre des troubles bipolaires mixtes, plus difficiles à identifier. Pendant 20 ans, j’ai été soignée pour dépression mélancolique pour laquelle on me prescrivait des antidépresseurs, très fortement déconseillés pour les personnes bipolaires".
L'annonce du diagnostic intervient souvent après plusieurs années difficiles et l'acceptation de la maladie est un processus lent.
Dans la majorité des cas, le diagnostic est "inacceptable" et n’est pas "entendu" ou "retenu" par le patient. Cette difficulté à accepter le diagnostic est préjudiciable à la mise en place d’une stratégie de soins. Dr Alain Gérard, psychiatre libéral
Emilie Guillon, auteur de la BD Journal d'une bipolaire (éditions La Boîte à Bulles), raconte: "J’ai été à la fois soulagée et en colère. Soulagée car j’avais enfin une explication à mes maux et en colère parce que les médecins qui m’avaient suivie jusque là refusaient de poser un diagnostic au motif que cela risquait de « m’enfermer » dans la maladie. Le paradoxe c'est aussi qu'avec un diagnostic, on devient « malade ». Il a fallu que j’accepte cette idée du « ça y est, c’est pour la vie ». Il faut aussi accepter de mener une vie réglée, pépère, de prendre son traitement tous les jours. Cela paraît simple mais ça ne l’est pas. Il faut réapprendre à vivre autrement."