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Autoimmunité : mieux diagnostiquer la schizophrénie

Publié le 11 mai 2017

Mieux diagnostiquer la schizophrénie grâce au système immunitaire

La schizophrénie est une maladie psychiatrique grave qui touche 1% de la population. Malgré des années de recherche, les causes exactes de cette maladie restent encore inconnues et la prise en charge des patients n’a pas connu d’évolution majeure depuis plusieurs dizaines d’années. L’identification de nouvelles voies thérapeutiques constitue de fait un défi scientifique et sociétal essentiel.



Pour avancer dans cette voie, les chercheurs tentent de mieux caractériser cette maladie, dont les manifestations et symptômes sont très hétérogènes, avec l’ambition de différencier différents sous-groupes de la maladie permettant de développer des stratégies thérapeutiques spécifiques. A ce titre, les équipes de recherche de la Fondation FondaMental s’intéressent particulièrement au rôle du système immunitaire dans l’apparition de la schizophrénie.

La Fondation FondaMental s’intéresse particulièrement au rôle du système immunitaire dans l’apparition de la schizophrénie.

Autoimmunité et schizophrénie : une nouvelle voie porteuse d’espoir

En effet, depuis plusieurs années, des travaux de recherche menés au niveau international ont démontré l’implication de dérèglements du système immunitaire dans l’apparition de nombreux troubles psychiatriques.
Dans le cas de la schizophrénie, des études épidémiologiques récentes ont révélé la forte prévalence de maladies auto-immunes et inflammatoires diverses chez les patients (diabète,  maladies cardiovasculaires…). D’autres travaux, menés également par les équipes de la Fondation FondaMental, explorent plus particulièrement les mécanismes auto-immuns (lorsque le système immunitaire d’un patient se retourne contre les cellules de son propre organisme) qui prennent pour cible des récepteurs cérébraux.

A ce jour, les hypothèses les plus robustes suggèrent que ces différents mécanismes auto-immuns s’activeraient sous l’effet d’agents infectieux.

Les hypothèses les plus robustes suggèrent que des mécanismes auto-immuns s’activeraient sous l’effet d’agents infectieux.

Diagnostiquer avec plus de précision les personnes atteintes de schizophrénie

A l’appui d’une revue de la littérature, les équipes de la Fondation FondaMental plaident pour un meilleur repérage des patients atteints de schizophrénies dont la pathologie pourrait être en lien avec un dérèglement du système immunitaire.

L’enjeu : identifier un sous-groupe de patients plus homogène, pour accélérer l’effort de recherche et envisager des stratégies thérapeutiques nouvelles, adaptées à ce nouveau profil inflammatoire.

S’appuyant sur les données scientifiques, les auteurs proposent une approche innovante afin que soient pris en compte, dans la pratique clinique, les éléments suivants pour repérer les patients qui seraient atteints d’une forme inflammatoire de schizophrénie:

  • L’existence d’antécédents familiaux d’infections ou de maladies autoimmunes
  • L’absence de réponse ou la mauvaise réponse aux traitements dits « classiques »
  • La présence dans le sang de marqueurs biologiques d’immunité (identifiables par une simple prise de sang)

Les auteurs appellent de leurs voeux le soutien à cet axe prometteur de recherche qui pourrait permettre aux patients, dans un futur proche, de bénéficier de traitements plus efficaces et plus spécifiques agissant directement sur l’immunité.

Mieux repérer les patients et définir des sous-groupes plus homogènes est essentiel pour rendre possible une médecine personnalisée et offrir à nos patients une meilleure prise en charge de cette maladie encore à ce jour très invalidante. Pr Marion Leboyer

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Frontiers in Psychiatry. 2017 April 19.
The clinical challenge of autoimmune psychosis: learning from anti-NMDA receptor autoantibodies
Ellul P., Groc L., Tamouza R., Leboyer M.

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