Aller au menu principal Aller au contenu
Plus alarmant, ces chiffres ne diminuent pas ou très lentement et on redoute une augmentation importante du nombre de morts, l’importante génération de baby boomers atteignant une période à risque.
Enfin, au coût humain et aux drames intimes qui accompagnent les conduites suicidaires, s’ajoute un impact économique d’importance. De récents travaux en économie de la santé ont ainsi évalué les coûts directs associés aux suicides (31 millions d’euros) et aux tentatives de suicide (497 millions d’euros).
Ces chiffres accablants témoignent de l’importance comme de la gravité du phénomène.
Contrairement aux idées reçues, le geste suicidaire n'est pas le fruit d'un acte d’autodétermination ou de libre arbitre, ou encore un chantage vis-à-vis de l’entourage. Il résulte d'une souffrance psychologique extrême, jugée insupportable par les personnes qui en sont victimes.
Les travaux de recherche de ces dernières années ont démontré que nous ne sommes pas tous égaux face au risque de suicide et qu'il existe une vulnérabilité suicidaire. Celle-ci nous rendrait plus fragile en cas d'exposition à des événements de vie douloureux (perte d'un emploi, deuil, difficultés conjugales...), favorisant le passage à l'acte.
Comprendre les mécanismes de cette vulnérabilité suicidaire est d'une importance majeure: aujourd'hui, les seuls indices cliniques ne permettent pas de détecter avec précision le risque suicidaire d’un individu à un moment donné. Il est essentiel d'identifier des marqueurs biologiques attachés au risque de suicide si nous voulons développer des stratégies diagnostiques et préventives.
Cet axe de recherche, enjeu majeur de santé publique, est une vraie urgence destinée à relever l’un des défis les plus complexes de la pratique clinique quotidienne.
Pr Philippe Courtet
De nombreux travaux ont démontré que la vulnérabilité suicidaire naîtrait de la rencontre entre un "terrain génétique" particulier et des facteurs environnementaux spécifiques... Le seul "terrain génétique" ne suffit donc pas à expliquer les passages à l'acte et les chercheurs s'intéressent, depuis plusieurs années, aux facteurs environnementaux impliqués dans les conduites suicidaires.
La Fondation FondaMental a créé, avec le soutien de la SNCF et de mécènes privés, une chaire de prévention du suicide, portée par le Pr Philippe Courtet, professeur de psychiatrie à l'Université de Montpellier, responsable du service d'urgences et post-urgences psychiatriques du CHU de Montpellier, chercheur à l'Inserm et spécialise international de la recherche sur les facteurs de risque du suicide.
Cette chaire a deux objectifs:
L'identifcation des mécanismes biologiques impliqués est un enjeu de taille: c'est une étape essentielle pour découvrir des marqueurs biologiques susceptibles d'aider au repérage des personnes à risque et d'innover dans la prise en charge des patients.
Pr Courtet
La labilité affective: un facteur de risque et une cible thérapeutique dans les troubles bipolaires
Vulnérabilité suicidaire et axe du stress: vers un nouveau modèle de compréhension du risque suicidaire?