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Point recherche du 14 septembre - Maud Tastevin

Publié le 14 septembre 2022

«La stimulation magnétique transcrânienne est utilisée dans le traitement de la dépression résistante.»

Maud Tastevin, chef de clinique des universités - assistant des hôpitaux, psychiatre au CHU Sainte Marguerite à Marseille, membre de l’Alliance FondaMental. 

La dépression est la première cause de morbidité et d’incapacité dans le monde selon l’OMS. Il est estimé qu’un tiers des patients dépressifs résistent à un traitement pharmacologique bien conduit. La stimulation magnétique transcrânienne ou rTMS est une technique de stimulation cérébrale non invasive, ambulatoire, ne nécessitant pas d’anesthésie générale et bien tolérée. La recherche en neuroscience a permis l’émergence d’hypothèses selon lesquelles l’atteinte de l’intégrité fonctionnelle de réseaux neuronaux reliant des régions cérébrales superficielles (ou corticales) et profondes (ou sous corticales comprenant les ganglions de la base) appelés boucles fronto-sous-corticales serait en cause dans la dépression. Au sein de ses boucles, le noyau caudé est une structure profonde en interaction étroite avec le cortex préfrontal dorso-latéral gauche, zone cible superficielle atteignable par le champ magnétique délivré par la rTMS.

Dans une étude menée à partir d’un échantillon de patients évalués au Centre Expert FondaMental du CHU de Marseille, nous avons étudié la place de la tomographie par émission de positons (ou TEP) au 18-FDG comme marqueur de réponse thérapeutique à la rTMS. La TEP au 18FDG est une technique d’imagerie nucléaire qui reflète la consommation de glucose par le cerveau. Elle va permettre ainsi de cartographier le fonctionnement cérébral, le glucose étant la principale source d’énergie du cerveau. 

 Les 36 sujets éligibles avaient bénéficié de 20 séances de rTMS ciblées sur le cortex préfrontal dorsolatéral gauche, une aire cérébrale impliquée dans la dépression. Les patients étaient répartis en deux bras : Une imagerie TEP au 18 FDG cérébrale était réalisée en pré et post cure. On a identifié 14 répondeurs et 22 non répondeurs à la rTMS.

Comparativement aux répondeurs, les non répondeurs présentaient avant les séances une activité plus faible du noyau caudé. Ainsi, le noyau caudé pourrait être impliqué dans la prédiction de la réponse thérapeutique à la rTMS.

Ces résultats encouragent la poursuite de l’étude des marqueurs d’imagerie TEP au 18-FDG pour une meilleure sélection des patients éligibles à la rTMS.

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