Proposition 16: des case managers pour mieux articuler les parcours

Améliorer la coordination des parcours sanitaire, médico-social et social des personnes atteintes de troubles psychiatriques

Les témoignages des patients et de leurs proches témoignent des dysfonctionnements persistants du système de soin et de la difficulté à leur proposer un parcours de prise en charge intégrant toutes les dimensions de la vie. Aujourd’hui, selon Marion Leboyer et Pierre-Michel Llorca, le constat est celui « d’un système à bout de souffle, illisible, très hospitalo-centré, proposant aux patients des parcours morcelés, souvent mal coordonnés avec des structures d’amont et d’aval engorgées. » (in « Psychiatrie, état d’urgence », Editions Fayard, septembre 2018, p33)

Les conséquences sur la qualité de vie des personnes avec un trouble psychiatrique sont lourdes et occasionnent autant de pertes de chance vers le rétablissement. Ces difficultés sont patentes dans les cas d’épisodes aigus et de passage par une hospitalisation, dont la sortie constitue une étape critique dans le suivi des patients. Aux ruptures dans les parcours de soins, s’ajoutent le mauvais suivi des pathologies associées, un accès inégal aux stratégies thérapeutiques, ainsi que le manque de coordination entre les professionnels de santé et entre les acteurs sanitaires, sociaux et médico-sociaux.

Notre proposition* : Favoriser la création et le déploiement de case managers

Pour pallier ces difficultés, il est proposé la création d’un nouveau métier au sein des services hospitalier : le case manager. Ce dernier assure, pour un patient donné et pendant une durée donnée, la coordination et la continuité des liens entre l’hôpital, le domicile, les équipes mobiles, le médecin traitant et les acteurs du social et médico-social. Plusieurs types de profils de soignants, comme infirmier, assistant social ou psychologue, peuvent se former au métier de case manager.

* « Psychiatrie, état d’urgence » de Marion Leboyer et Pierre-Michel Llorca, Fondation FondaMental - Institut Montaigne, Editions Fayard, septembre 2018: 25 propositions pour sortir la psychiatrie de l’état d’urgence 

Témoignage : les patients payent le prix fort du manque de liens entre professionnels

« La collaboration doit primer sur les prérogatives métiers de tous ces acteurs. Prendre en charge l’accompagnement social d’une personne malade sans s’assurer de la bonne mise en route de son suivi médical est insuffisant et expose les personnes à une aggravation de leurs troubles. De même, envisager la prise en charge médicale sans se soucier des autres dimensions (logement, emploi, projet de vie), c’est courir le risque de créer du handicap et de la dépendance au lieu de favoriser le rétablissement. » Annick Hennion, directrice de la Fondation Falret

Quelques propositions pour construire la psychiatrie de demain

La Fondation FondaMental et l’Institut Montaigne font 25 propositions pour contribuer à la mutation de la psychiatrie française.

Ci-après un aperçu:

 

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