Les troubles psychiatriques touchent 12 millions de Français chaque année. Dépressions, suicide, troubles bipolaires, schizophrénie, autisme… nous concernent tous, de près ou de loin.
En septembre 2018, la parution de « Psychiatrie : l’état d’urgence » levait le voile sur la situation dans notre pays et alertait sur la nécessité d’agir pour que la psychiatrie entre de plain-pied dans le XXIe siècle.
Psychiatrie: où en est-on en France?
Depuis, une feuille de route pour la Santé mentale et la Psychiatrie, qualifiée de prioritaire dans le plan « Ma santé 2022 » a été présentée et un délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie, chargé du déploiement de cette feuille de route, a été nommé. Agnès Buzyn, alors ministre des Solidarités et de la Santé, a également annoncé un projet de réforme du financement de la psychiatrie hospitalière publique et privée. Ces avancées ne doivent toutefois pas masquer la réalité : beaucoup reste à faire pour être à la hauteur de cet enjeu majeur de santé publique.
Marion Leboyer et Pierre-Michel Llorca constatent : « Un an après notre cri d’alerte, les services psychiatriques souffrent encore de manque de moyens et de personnel au regard des besoins actuels croissants. Le monde de la psychiatrie attend des réponses pour redonner à cette discipline son sens initial et la place qui est la sienne dans le champ de la santé publique. »
Disponible en format poche à partir du 11 mars, « Psychiatrie : l’état d’urgence » dresse un diagnostic sans concession de la situation de la psychiatrie française, bâti sur les études, les récits des patients, de leurs familles et des professionnels. S’il pointe les immenses défis à relever, ce livre affiche aussi ses espoirs, réflexions et recommandations d’actions pour transformer durablement le dispositif psychiatrique et en développer les nombreux atouts.
Quelques propositions pour construire la psychiatrie de demain
La Fondation FondaMental et l’Institut Montaigne font 25 propositions pour contribuer à la mutation de la psychiatrie française.
Ci-après quelques exemples:
- Permettre le rétablissement pour 100% des patients
- Construire un portail web d’information
- Mener des campagnes grand public d’information
- Intégrer les familles dans le parcours de soin
- Créer la fonction de case manager pour mieux articuler les parcours
- Développer des équipes mobiles pour réduire l’hospitalisation
- Soutenir la e-santé en psychiatrie
Une co-construction avec les associations de patient·e·s et de proches
Cet ouvrage est le fruit d’une collaboration avec les associations de patient·e·s et de proches ainsi que des associations du champ social et médico-social. L’état des lieux comme les propositions rendent compte de leurs combats ainsi que des initiatives qu’elles portent pour promouvoir un nouveau visage de la psychiatrie et de la santé mentale.
Retrouvez leur parole, leurs espoirs et le voeu qu’elles forment pour sortir la psychiatrie de l’état d’urgence :
- La parole de l’AFTOC: tirer la sonnette d’alarme
- La parole de Clubhouse France: l’urgence d’agir et des solutions à portée de main
- La parole de l’Oeuvre Falret: promouvoir une prise de conscience sur l’état de la psychiatrie et de la santé mentale
- La parole de Phare Enfants Parents: influencer la psychiatrie pour une pratique plus humaine
- La parole de PromesseS: un résultat conforme à nos idées, nos préoccupations et nos urgences
- La parole de l’Unafam: faire entendre la voix des personnes avec un trouble psychique
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L’ouvrage «Psychiatrie : l’état d’urgence» a reçu le Prix Edgar Faure de littérature politique 2018.
–—Marion Leboyer est professeur de psychiatrie, responsable du pôle psychiatrie et d’addictologie au CHU Henri-Mondor, Créteil, directrice de la fondation FondaMental.
Pierre-Michel Llorca est professeur de psychiatrie, chef de service au CHU de Clermont-Ferrand.
L’Institut Montaigne est une plateforme de réflexion, de propositions et d’expérimentations consacrée aux politiques publiques en France et en Europe. A travers son programme santé, il a piloté la rédaction de l’ouvrage et contribué à certains de ses chapitres.
–—* Nous remercions l’AFTOC, Argos 2001, le Clubhouse France, le Collectif Schizophrénies, la Fnapsy, la Fondation Autisme, la Fondation Pierre Deniker, l’Oeuvre Falret, Phare-Enfants Parents, PromesseS, Schizo Oui, l’Unafam.